Serions-nous des êtres assoiffés de puissance ? Ne pourrions-nous pas nous questionner, nous, figurinistes, sur notre volonté à tout vouloir contrôler ? Ne souffrons-nous pas du syndrome de la Divinité dans toute sa dimension religieuse ? Sommes-nous des dieux ?
Car il est vrai, nous créons des mondes de toutes pièces et il nous est facile de faire pousser un arbre ici ou là. Peu nous importe les éléments, nous les commandons et pouvons à loisir élaborer des environnements arides, luxuriants, hantés de vieilles légendes et de civilisations oubliées, s’émerveiller de monuments défiant l’imagination des mortels ou s’amuser des champs de ruines apocalyptiques que nous semons.
Et que dire du Destin ? Celui de ces êtres de plastiques qui, prisonniers de nos humeurs, sont poussés dans les horreurs d’un champ de bataille avec l’espoir incertain d’en revenir vivant. Nous ne commandons pas à la chair mais au plomb, à la résine, au plastique. Le seul libre arbitre que nous concédons à nos créatures est un ensemble d’artefacts symbolisés par les dés. Eux seuls peuvent s’opposer à notre volonté et provoquer notre courroux rageur dont les conséquences peuvent nous amener à plonger subitement un monde entier dans l’oubli.
De fait, oui, nous sommes des dieux. Ceux d’un panthéon prônant la passion, la curiosité, la patience, le partage et l’amusement commun. Chacun apporte sa note créatrice à l’ensemble de notre œuvre, chacun tente, avec les pouvoirs qui lui ont été conférés par l’univers infini et mystérieux, de lutter avec ses couleurs, ses compositions et ses customisations.
Alors en tant que dieux parmi vous autres du modeste panthéon ludique, à l’échelle d’un royaume divin tenant sur une table, nous vous souhaitons, en ce nouveau cycle, de régner longtemps sur tous ces mondes remplis de magie, de mystères et d’héroïsme. Nous vous souhaitons l’inspiration inépuisable de nos Muses dans l’enivrant pouvoir céleste de la création, puissions-nous à jamais dominer les éléments qui seront autant de nouvelles terres à fouler pour nos êtres de plastiques que d’incroyables odyssées à chanter au sein de rassemblements ludiques !
